Du regard organique au regard de l’âme

« au cours d’un (…) travail , on rencontre souvent au premier niveau (yeux) des problèmes de limitation dans le contact et un manque d’acceptation des sentiments personnels et de la réalité »

Source : Quand le corps parle, pour une autre psychanalyse Gérard Guasch,  Editions Sully, page 188

Lorsqu’on ne se sert pas des yeux pour voir mais que l’on perçoit avec le reste du corps, c’est parce qu’il peut être trop dangereux ou percutant de voir. Il y a des choses qu’il ne vaut mieux pas voir. Le bébé a l’odorat très développé, ce sens s’amenuise en grandissant pour laisser la place à la vue, l’impératrice des sens. S’il y a du danger, la vision peut ne pas se développer correctement : les menaces ne sont pas au même endroit si la personne ne voit pas de près ou de loin.

On est dans l’archétype du potentiel de ce qui a manqué organiquement. Ce bébé c’est peut être nous…

Le thérapeute pourra consacrer une ou deux séances de thérapie reichienne sur le segment oculaire, bien connu également en EMDR en travaillant sur le regard autour de la naissance, quelques mois avant et après. La qualité de ce regard est primordiale, il représente l’accueil sur Terre. Il peut être réparé à tout âge.

Le fœtus ‘mange’ tout ce qui vient de la mère (ambiance, émotions, nutriments…).

Le regard reçu à la naissance est la base de la vie future. Le bébé regarde et il est regardé.

Un bébé, au tout début, ne tient pas sa tête tout de suite. Or, pour pouvoir s’abandonner, il a besoin de se sentir bien tenu, bien porté, ce qui n’est pas toujours le cas…

S’il est mal porté, mal tenu, il développe ses muscles trop tôt, et développe des tensions dans la nuque. Tensions dont le patient n’arrive pas à venir à bout tellement elles sont archaïques.

Il est donc nécessaire de revenir à ce moment pour aller au bout de sa capacité à « tenir » et mettre le corps en état de « se rendre », de s’abandonner.

Permettre un relâchement total.

Le regard a une fonction essentielle.

Au début le regard du bébé est très large, pas « fixé », un regard « océanique ». Il capte tout. Puis à un moment, il va se mettre à focaliser, il va « regarder » sa mère.

Le regard de la mère est alors déterminant et essentiel dans la construction du bébé. La qualité de présence de la mère et l’amour qui passe dans son regard va venir littéralement nourrir le bébé, nourrir le lien et l’autoriser à venir s’incarner. Ce regard et cette présence sont les fondements, les fondations qui vont permettre à bébé de se construire et d’intégrer en lui cet amour, base de toute bonne relation à soi-même et aux autres.

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